Il m’a fallu longtemps mais j’ai fini, à un âge avancé,
c’est ainsi, par me faire à l’idée que certains paraissent, ou se sentent dispensés de
rationaliser des choses que je ne peux maîtriser qu’à condition d’en avoir fait
mille et mille fois le tour, de les avoir pesées et repesées, conceptualisées
jusque au point où je peux me les exposer, au moins intimement, en parfait accord
avec le résultat auquel je suis arrivé. En gros je suis cartésien, d’une
certaine façon. Descartes avait reconnu
la faiblesse de l’opinion toute faite et ne
voulait juger des choses qui
interpellaient sa curiosité qu’après une mise en doute méthodique de sa
pensée à chacune de ses avancées. Des gens plus positifs et pratiques prennent
cela, qui est un besoin impérieux pour
notre philosophe, comme un travers inopportun, voire comme un handicap accepté
par faiblesse congénitale ou par bêtise. Et pourtant il s’agit d’une chose
essentielle ; nous parlons du désir, né de ce besoin assumé, quitte à
errer longuement, d’être en accord en continu avec soi-même. Alors je
conclurais, handicap, sans doute pour la vie courante… mais quelle noblesse de
ne pas se satisfaire des opinions toutes faites et des jugements à
l’emporte-pièce.
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