samedi 26 décembre 2015

Pour changer de registre ; Descartes ou le paradoxe du philosophe.



Il m’a fallu longtemps mais j’ai fini, à un âge avancé, c’est ainsi, par me faire à l’idée que certains  paraissent, ou se sentent dispensés de rationaliser des choses que je ne peux maîtriser qu’à condition d’en avoir fait mille et mille fois le tour, de les avoir pesées et repesées, conceptualisées jusque au point où je peux me les exposer, au moins intimement, en parfait accord avec le résultat auquel je suis arrivé. En gros je suis cartésien, d’une certaine façon. Descartes  avait reconnu la faiblesse de l’opinion toute faite et ne  voulait juger des choses qui  interpellaient sa curiosité qu’après une mise en doute méthodique de sa pensée à chacune de ses avancées. Des gens plus positifs et pratiques prennent cela, qui est un  besoin impérieux pour notre philosophe, comme un travers inopportun, voire comme un handicap accepté par faiblesse congénitale ou par bêtise. Et pourtant il s’agit d’une chose essentielle ; nous parlons du désir, né de ce besoin assumé, quitte à errer longuement, d’être en accord en continu avec soi-même. Alors je conclurais, handicap, sans doute pour la vie courante… mais quelle noblesse de ne pas se satisfaire des opinions toutes faites et des jugements à l’emporte-pièce.